Les jardins de la Méditerranée par Baya

Aujourd'hui on vous parle Baya, une artiste talentueuse et pourtant mystérieuse.

Fatma Haddad, plus connue sous le nom de Baya, est une artiste autodidacte qui nous offre des peintures très personnelles, reflétant sa culture berbère. Elle est considérée comme l’une des pionnières de l’art algérien. Ses peintures sont pleines de couleurs, joyeuses. Son travail est une ode à la vie et à la Méditerranée.

 

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Les œuvres de Baya sont conservées au musée de l’Institut du monde arabe. Actuellement on peut retrouver ses œuvres à l’exposition « Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin ».

 

Sa vie

Baya est née en 1931 dans l’Algérie coloniale. Jeune orpheline illettrée, elle est remarquée à l’âge de onze ans par Marguerite Caminat, une femme arrivée en Algérie en 1940 pour fuir la France occupée. Celle-ci prend l’enfant sous son aile, embauche une institutrice qui lui apprend à lire et à écrire. C’est chez elle, avec ses pinceaux et couleurs, que Baya se met à peindre. Le galeriste Aimé Maeght lui organise une première grande exposition à Paris dès 1947 : Baya éblouit les amateurs d’art et entre sur la scène artistique, légitimée par de grands personnages tutélaires dont André Breton. 

 

Les historiens comparent souvent Baya à une Shéhérazade des contes des Mille et une nuits. Plus de 20 ans après sa disparition, l’Institut du monde arabe lève une partie du voile sur les oeuvres de cette étoile filante de la scène contemporaine, sacrée reine de Saba sous la plume d’André Breton.

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Son œuvre

Des fleurs aux couleurs éclatantes, des oiseaux, des femmes aux longues chevelures noires… C’est le jardin d’Eden paradisiaque où la lumière éclaire tout. Les œuvres de Baya illustrent un univers magique avec une maîtrise inégalée des couleurs qui nous rappellent l’Orient. En privilégiant le bleu turquoise, le rose indien, l’émeraude et le violet profond, Baya a peint avec une finesse inégalée le monde méditerranéen. 

Baya, Paysage (Jardin d’Eden), 1966. Gouache sur papier, 100 x 150 cm.

Baya, Paysage (Jardin d’Eden), 1966. Gouache sur papier, 100 x 150 cm. Coll. part.

Son Jardin d’Eden, une célébration joyeuse de la nature et de la vie. Oasis dans le désert, ce Jardin d’Eden est entouré de montagnes et de dunes ensoleillées. Il est parcouru par des rivières à l’eau pure en abondance, des plantes et ses animaux fantastiques et familiers de toujours : des oiseaux, des papillons, des poissons. Les poissons du Paysage (Jardin d’Eden) dansent autour des barques, les oiseaux sont amoureux. On y trouve des arbres symboliques de l’Algérie tel que l’olivier « un arbre béni: un olivier ni oriental ni occidental, dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. ».
Le Jardin d’Eden a les couleurs de l’Algérie : bleu de la Méditerranée, rouge de sa terre, vert de sa végétation, or de ses dunes. La douleur, la tristesse et la mort sont absentes du Jardin d’Eden de Baya, qui n’a pas de clôture artificielle, contrairement au modèle dominant du jardin arabo-andalou.

 

Chez Baya, ne l’oublions pas, nous sommes au Paradis. Aucun paysage nocturne, ni à la campagne, ni en ville, ni même sous le ciel étoilé du désert. La lumière d’un jour perpétuel donne tout leur éclat aux couleurs et à la beauté de son monde.
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